Editorial

Une carte presque blanche

Fribourg est le fond visuel, sonore, le décor mental rémanent de nombreux projets réalisés à eikon. La ville y est pourtant, étrangement méconnaissable, se prêtant au jeu de tournages vidéos très divers, de nombreux projets photographiques et de transformations digitales. Elle est ainsi à la fois omniprésente comme décor mais aussi paradoxalement absente comme ville particulière.

Ce numéro laissé en carte blanche à eikon a été une manière de demander aux eikoniens, en majorité représentants de cette génération qu’on nomme « millenials », quel rôle jouait cette ville et son patrimoine concrètement dans leurs créations et dans leur vie ?

Le résultat, sélection de quelques travaux de ces deux dernières années, relève donc plus d’une perception vécue ou mentale de cette ville et de ses lieux que d’une vision savante du patrimoine matériel ou immatériel, plus d’un parcours imagé de Fribourg aujourd’hui encore que d’une intellectualisation de son passé. Quoique. Certaines images prêtent à ré échir et le miroir, physique comme psychologique, est tendu désormais au lecteur comme il l’a été à l’interne tout au long de ce projet éditorial. Parmi les projets créés pour ce numéro spécial, il est à noter une mini-BD sur Fribourg qui fera l’objet d’un « tiré à part » disponible lors de la sortie de ce cahier.

Je remercie ici le travail des équipes, ceux qui ont pensé et repensé l’objet graphique, ceux qui ont produit des contenus spécifiques, et tous ceux qui nous ont transmis leurs travaux et ont accepté de passer l’épreuve des sélections, toujours injustes car il fallait sacrifier certains à la cohérence d’ensemble.

Un merci particulier au comité de rédaction, à Anja, Ann et Anne-Sylvie qui ont encadré magistralement l’équipe que nous avons composée le plus librement possible uniquement constituée d’apprentis IMD (Interactive Media Designer).
Un grand merci à Pro Fribourg et à son comité qui nous ont permis de sortir de notre zone de confort de manière très agréable.

Nicolas Stevan
Directeur eikon

Le point de vue des jeunes

Un superman qui tente de sauver Équilibre, Bluefactory propulsé en période apocalyp- tique ou encore un extrait de BD inspiré par Hubert Audriaz... Ce numéro 200 de Pro Fribourg va vous bousculer ! Nous avons opté pour une édition spéciale afin d’offrir une tribune à la jeunesse, par le biais d’eikon, école professionnelle en arts appliqués de Fribourg. Objectif visé : saisir ce que la jeune génération perçoit du patrimoine fribour- geois, ce qu’elle en retient. Cette publication prend la forme d’un recueil d’extraits de projets imaginés par les apprentis. Mais ne vous attendez pas à des théories verbales, le mode d’expression de prédilection étant surtout l’image. Le support papier ne permettant pas de rendre l’essence de certains projets, accueillez-les comme des clins d’œils, des invitations à la réflexion.

A la fin du cahier, un index offre des précisions sur chaque projet, une manière de prendre le lecteur par la main. Le regard se veut tantôt décalé, tantôt critique, mais aussi innovant. Comme cette idée d’application qui permettrait aux clients d’un café d’avoir accès à des photos d’archives de l’endroit. Entre les différents projets présentés, on entrevoit la perception d’une nouvelle génération. Du choix du contenu par la mise en place d’un comité de rédaction jusqu’à la création d’une mise en page ad hoc – y compris le choix d’une police spéciale –, les apprentis se sont complètement approprié la publication, le temps de ce 200e numéro. Et le résultat nous réjouit !

Stéphanie Buchs
Responsable des publications